Une nouvelle cible thérapeutique des troubles de la marche.

Publié le par yann73

Parkinson : une nouvelle cible thérapeutique des troubles de la marche

PARIS - Les troubles de la marche et les chutes dont souffrent des patients atteints de la maladie de Parkinson à un stade avancé seraient dus à la perte de neurones dans une petite structure du cerveau, selon une étude française qui ouvre là une nouvelle piste thérapeutique.

Ces travaux de l'équipe de Chantal François et d'Etienne Hirsch (Institut du cerveau et de la moelle épinière, CNRS/Inserm/Université Pierre et Marie Curie-Paris) sont publiés dans l'édition d'août du Journal of Clinical Investigation.

Les tremblements et les raideurs, caractéristiques de la maladie, sont dus à la mort de certains neurones utilisant la dopamine comme messager chimique (neurones dopaminergiques). Ces symptômes moteurs disparaissent généralement grâce au traitement qui pallie le déficit en dopamine.

Cependant, dans les formes avancées de la maladie, une résistance à ce traitement apparaît, et des troubles de la marche et des chutes surviennent. Selon les chercheurs, les troubles de la marche, observés au stade avancé de la maladie, seraient liés à la dégénérescence d'un autre type de neurones, les neurones cholinergiques.

Pour la démonstration, ils ont notamment combiné imagerie fonctionnelle (IRMf), anatomie et neurochirurgie. Leurs observations chez des sujets sains et malades ont permis de conclure à l'importance d'une petite structure du cerveau dans le contrôle de la marche et de la posture.

Chez les personnes en bonne santé, celle-ci "s'active" lorsque les sujets s'imaginent marcher le long d'un couloir, et ce d'autant plus que la marche imaginaire s'accélère.

Les examens de tissu cérébral post-mortem ont montré par ailleurs que seuls les parkinsoniens ayant souffert de troubles de la marche et de l'équilibre présentent une perte de neurones cholinergiques dans cette structure appelée "noyau pédonculopontin". Le constat est identique chez des primates âgés parkinsoniens. Dernier argument, notent les chercheurs, une lésion expérimentale des neurones de cette structure provoque des troubles de la marche et des anomalies de posture.

"Ces résultats très prometteurs constituent une nouvelle piste de recherche pour développer des stratégies thérapeutiques différentes", selon les chercheurs. Par exemple, à un stade avancé de la maladie, on pourrait envisager de stimuler les neurones de cette petite structure pour réduire les troubles de l'équilibre, ajoutent-ils.

(©AFP / 15 juillet 2010 18h25)

Publié dans médecine

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